Oui-Oui et la voiture jaune[/u]
Enid Blyton est l’un des grands auteurs jeunesse, elle a notamment écrit les séries de Oui-Oui et du Club des Cinq. Le personnage de Oui-Oui est créé en une semaine pour les très jeunes lecteurs : elle est déjà spécialiste du roman de jeunesse (qui accompagne l’apprentissage de la vie), l’expression et la construction diégétique sont donc très simples.
Les aventures de Oui-Oui se déroulent au Toyland, le Pays des Jouets, qui est une sorte d’utopie : le roman anime les jouets de l’enfant (lui-même donne vie à ses jouets, le roman rentre donc dans la vie de l’enfant). L’enfance, dans Oui-oui et la voiture jaune sont représentés par le premiers mots de l’enfant (et du livre) qui sont « Milko ! Milko » (« Du lait ! Du lait ! ». La maison de Oui-oui est construite en brique, elle est remplie par des jouets, tout comme la chambre de l’enfant.
La spécificité de Oui-Oui est que sa tête est construite sur un ressort, ce qui le fait acquiescer : cela brouille la communication (il n’arrive pas à répondre aux questions) et l’enferme en lui-même ; et le réduit à payer avec son corps en amusant le laitier, il est dans une économie factice et entre progressivement dans le monde de l’argent, il prend conscience qu’il doit gagner de l’argent pour pouvoir s’installer, acheter ce qui lui est nécessaire : le travail permet l’autonomie. Par ailleurs, ce corps de bois empêche le libre mouvement de personnage, le rend mal dans sa peau : on a ici l’une des caractéristiques psychologiques du roman.
Au printemps, les personnages font ce qu’ils appellent le Spring Cleaning (le ménage de printemps) : l’ambiance est à la renaissance, le travail physique qu’est le ménage est mis en lien avec le travail salarié ; mais cela permet aussi à l’enfant une deuxième naissance par l’acquisition de son indépendance (les parents sont en effet absents). On peut par ailleurs noter le jeu de mot en anglais sur « Spring », qui désigne à la fois le printemps, et le ressort du petit pantin. Il s’agit ici de mettre en avant les valeurs d’efficacité, de bonne volonté au travail. On est ici dans une logique illustrative (l’image relaie le texte).
Différents éléments réalisent le rêve de Oui-Oui (acquis grâce au travail) : une table, un lit, un plateau, une chaise... Oui-Oui a été publié en 1949, époque du confort matériel par excellence. Il invente le recyclage, on lui a donné tout un tas de choses cassées qu’il a réparées, et il peut grâce à son travail, payer son repas, son petit déjeuner du lendemain matin, et rembourser Potiron, son ami. Pour Oui-Oui, le jeu et le travail se confondent, une analogie se crée entre les deux : cela est très moraliste.
Oui-Oui est témoin d’un vol : les méchants lutins ont volé les voitures du garagiste, mais il se retrouve condamné car soupçonné